Лирика. Т2. Стихотворения 1815-1873 - Тютчев Федор Иванович - Страница 32
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Lamartine
La lyre d'Apollon, cet oracle des dieux,
N 'est plus entre ses mains que la harpe d'Eolef
Et sa pensee — un reve aile, melodieux
Qui flotte dans les airs berce par sa parole.
* * *
Comme en aimant le coeur devient pusillanime,
Que de tristesse au fond et d'angoisse et d'effroi!
Je dis au temps qui fuit: arrete, arrete-toi,
Car le moment qui vient pourrait comme un abime
5 S'ouvrir entre elle et moi.
C'est la l'affreux souci, la terreur implacable,
Qui pese lourdement sur mon coeur oppresse.
J'ai trop vecu, trop de passe m'accable,
Que du moins son amour ne soit pas du passe.
* * *
Vous, dont on voit briller, dans les nuits azurees,
L'eclat immacule, le divin element,
Etoiles, gloire a vous! Splendeurs toujours sacrees!
Gloire a vous qui durez incorruptiblement!
5 L'homme, race ephemere et qui vit sous la nue,
Qu'un seul et meme instant voit naitre et defleurir,
Passe, les yeux au ciel. — Il passe et vous salue!
C'est l'immortel salut de ceux qui vont mourir.
* * *
Des premiers ans de votre vie
Que j'aime a remonter le cours,
Ecoutant d'une ame ravie
Ces recits, les memes toujours…
5 Que de fraicheur et de mystere,
En remontant ces bords heureux!
Quelle douce et tendre lumiere
Baignait ce ciel si vaporeux!
Combien la rive etait fleurie,
10 Combien le flot etait plus pur!
Que de suaves reveries
Se refletait dans son azur!..
Quand de votre enfance incomprise
Vous m'avez quelque temps parle,
15 Je crois sentir dans une brise
Glisser comme un printemps voile…
* * *
«Из Микеланджело»
Oui, le sommeil m'est doux! plus doux — de n'etre pas!
Dans ces temps de malheur et de honte supreme
Ne rien voir, rien sentir, c'est la volupte meme!..
Craignez de m'eveiller… de grace, parlez bas…
* * *
Il faut qu'une porte
Soit ouverte ou fermee —
Vous m'embetez, ma bien-aimee,
Et que le diable vous emporte.
E. H. Анненковой
D'une fille du Nord, chetive et languissante,
Eclose a l'ombre des forets,
Vous, en qui tout rayonne et tout rit et tout chante,
ous voulez emprunter les traits?
5 Eh bien, pardonnez-moi mon doute involontaire,
Je crains que l'on ne dise, en voyant ce tableau:
"C'est l'oranger en fleur, tout baigne de lumiere,
Qui veut simuler un bouleau".
* * *
De ces frimas, de ces deserts
La-bas, vers cette mer qui brille,
Allez-vous en, mes pauvres vers,
Allez-moi saluer ma fille.
* * *
La vieille Hecube, helas, trop longtemps eprouvee,
Apres tant de revers et de calamites,
Se refugie enfin, reposee et lavee,
Sous l'abri protecteur de vos jeunes bontes.
* * *
Lorsqu'un noble prince, en ces jours dedemerice,
Decort de sa main le bourreau des chretiens, —
Pourrait-on dire encore, ainsi qu'aux temps anciens:
«Honny soit qui mal y pense»?
* * *
Ah, quelle meprise —
Incroyable et profonde!
Ma fille rose, ma fille blonde
Qui veut se faire soeur grise.
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